Je viens de voir un documentaire bouleversant, Pour Sama, réalisé par une Syrienne d’Alep, Waad al Kateab. Waad a filmé pendant 5 ans, de 2011 à 2016, la guerre en Syrie et le siège d’Alep, sa ville. Son film retrace son histoire, sa vie dans un pays en guerre, sous les bombes, avec une population civile coincée entre le régime d’Al Assad et les extrémistes.
Waad a 18 ans en 2011, elle est d’abord étudiante en économie et activiste opposée au régime syrien. Elle commence à filmer sa vie sous les bombes à Alep. On voit aussi naître son histoire d’amour avec Hamza, un de rares médecins à être resté à Alep jusqu’au bout. Waad et Hamza se marient et ont une petite fille, Sama, à qui ce film est dédié. Ce documentaire, c’est la guerre vue par une femme qui devient épouse et mère tout en continuant inlassablement son combat. C’est aussi une lettre d’amour à sa fille à qui elle veut expliquer ce choix de rester à Alep le plus longtemps possible.
On voit la vie quotidienne de ce couple, on voit cette femme qui se balade avec sa caméra, et filme tout, même l’horreur. Certaines scènes me hanteront longtemps, par exemple ces deux enfants découvrant à l’hôpital que leur petit frère est mort, ou cette mère qui emmène le corps de son enfant en hurlant. Il y a du sang, des bombes mais aussi des moments de grâce comme le mariage de Waad et Hamza, ou la naissance de Sama.
J’ai aussi été frappée par la capacité qu’ont les habitants d’Alep à se relever, malgré les morts, malgré le manque de nourriture. Ils continuent à rire, à aimer, c’est une question de survie.
Le jour où les dernières familles doivent quitter Alep, c’est un déchirement. Waad filme une dernière fois sa maison, son jardin, Hamza doit quitter l’hôpital où il a sauvé des vies. Il reste à passer les contrôles aux barrages en espérant ne pas être refoulé.
Waad a emmené avec elle ses vidéos, plus de 500 heures de film qu’elle a mis deux ans à monter avec l’aide d’Edward Watts. Le couple vit maintenant en Angleterre avec leurs deux filles et ce film accumule les récompenses depuis sa sortie. Waad travaille à présent comme journaliste et réalisatrice pour la chaîne Channel 4 qui a produit le film et l’a diffusé ces derniers jours à la télévision.
Comme tous les réfugiés, Waad ne souhaite qu’une chose, rentrer en Syrie…Avec son mari et ses filles, elle tente à présent de retrouver une vie normale en Grande-Bretagne.
On voit à travers ce film le destin extraordinaire de gens ordinaires et on se demande ce qu’on ferait dans la même situation, quand trouver de la nourriture ou des couches pour un bébé posent problème, quand un régime lance des bombes sur des enfants ou des hôpitaux…et que le reste du monde ne fait rien.
Ce documentaire est encore à l’affiche en France dans de nombreux cinémas. Je vous conseille vivement de le voir, malgré la violence de certaines scènes qui sont malheureusement une réalité pour beaucoup de civils vivant dans un pays en guerre.
J’avais vu la bande annonce . Même si nous avons des inquiétudes quant à notre avenir, vivre sous les bombes à Alep est autre chose. Le tragique de la situation rend les gens plus solides dirait-on ! Je souhaite que Sama puisse un jour vivre sereinement en Syrie ! Puissions-nous ne plus connaître la guerre ! Bisous
Oui, et puissions-nous aussi accueillir les réfugiés qui fuient les horreurs de la guerre plus dignement… Bises
En effet, cela doit être poignant.
Tu en parles bien tu donnes envie de le voir et que un jour tout s’apaise pour que ces personnes retrouve le chemin de leur pays a paix
Et en attendant qu’on puisse leur offrir un refuge plutôt que de les critiquer comme le font beaucoup de gens en France notamment…
C’est très dur à regarder, j’ai vraiment eu du mal par moments tellement c’est insoutenable.
Terrible. Je pense le prendre pour mes élèves au ciné club.
C’est interdit aux moins de 16 ans normalement…
On va essayer de le trouver ; nous étions absentes donc nous avons manqué pas mal de sorties. On aime bien votre phrase
« le destin extraordinaire de gens ordinaires »
J’espère que vous allez pouvoir voir ce film !
C’est là qu’on se rend compte que l’on est vraiment privilégiés, mais aussi complètement dans nos bulles alors que des gens souffrent partout. Mais sans aller chercher si loin, il y en a à chaque coin de rue des personnes qui souffrent, sauf qu’elles n’ont pas la guerre en plus à gérer. Merci de nous parler de ce film que j’essaierai de voir. Bises
Malheureusement tu as raison de souligner que beaucoup de personnes sont dans des situations de détresse …Bisous
j’en ai beaucoup entendu parler, mais je ne l’ai pas encore vu ! On traine bien devant les tribunaux ceux qui sauvent les migrants, alors, je ne suis pas surprise que tout le monde regarde ailleurs au lieu d’agir face à ce conflit : dégoutée mais pas surprise !
Je suis moi aussi écoeurée quand je vois ça…
J’ai vu la bande annonce hier et c’est prévu ! Le sujet m’a bouleversée et j’aime quand le cinéma est vecteur d’idées de tolérance et source à réflexion.
J’ai hâte d’avoir tes impressions !