Ca fait un petit moment maintenant que je m’intéresse à un procédé photo assez amusant, le cyanotype. C’est une technique photographique monochrome de tirage par contact qui date de 1842, inventée par l’anglais John Frederick William Herschel. Ce que j’aime, c’est la couleur bleu de Prusse qu’on obtient, ça change du noir et blanc.

La chimiePour la chimie, c’est un procédé ferrique et non pas argentique.En cherchant un peu, j’ai vu qu’on pouvait se fournir sur le web et j’ai tout simplement acheté un kit cyanotype. J’ai reçu deux sachets, l’un contenant du citrate d’ammonium ferrique (poudre rouge), l’autre du ferricyanure de potassium( poudre verte). J’ai juste suivi les instructions pour mélanger chaque poudre avec de l’eau dans des flacons séparés A et B, puis mélanger A et B à parts égales. Je n’ai pas tout utilisé pour pouvoir refaire une solution si besoin. Mes flacons A et B sont bien fermés et je les conserve dans le noir.Il suffit ensuite de badigeonner des feuilles de papier Canson au format voulu avec la solution et de bien laisser sécher dans un endroit obscur pour éviter d’exposer le papier aux rayons UV.

Les négatifsPour les négatifs, je n’en avais pas sous la main (enfin, pas assez grands !), j’ai donc bricolé des négatifs à partir de photos numériques, grâce à Lightroom. Après avoir converti mes photos en noir et blanc, j’ai inversé la courbe des tonalités pour obtenir des images en négatif, comme pour la photo ci-dessus. J’ai ensuite imprimé ces images sur des feuilles de plastique utilisées pour faire des transparents et ça a très bien marché. J’ai maintenant créé un pré-réglage Lightroom qui me permet de transformer un positif en négatif en un clic .

L’expositionL’étape la plus délicate est finalement la dernière, celle de l’exposition. Il faut en effet exposer le papier (avec le négatif par-dessus) aux rayons UV. Je mets le papier et le négatif sous une plaque de verre en maintenant le tout avec des pinces. Mais au début, comme la luminosité est plutôt basse à cette époque de l’année, je n’arrivais pas ensuite à fixer l’image, elle disparaissait très vite. Finalement j’ai acheté une petite lampe UV (mon mari m’a bricolé une petite installation) et j’ai fait des tests. En fait, 18 minutes d’exposition aux UV suffisent pour moi, dans les conditions de luminosité actuelles. Je crois que ça sera plus facile cet été ! Ensuite il faut rincer le papier à l’eau courante, ce qui révèle l’image, en bleu et blanc, puis on laisse sécher. Au début les tirages avaient tendance à continuer à foncer mais en ajoutant quelques gouttes d’eau oxygénée au rinçage, ça a l’air de tenir.

Le supportPour le papier, j’ai donc commencé avec du papier Canson puis j’ai retrouvé un petit bloc de papier à dessin avec un format vraiment idéal, ni trop petit ni trop grand. Il faut juste que le papier soit assez résistant pour supporter le rinçage à l’eau. J’ai également vu sur Instagram des tirages très chouettes sur des feuilles de vieux livres ou de vieilles partitions de musique. J’ai essayé mais les résultats ne sont pas concluants pour l’instant…Un de ces jours, je testerais bien des tirages sur tissu aussi, pour faire par exemple un tote-bag personnalisé avec une de mes photos. Mais je vais m’entraîner beaucoup avant, je pense !

Voici la photo que je préfère pour le moment :

Ce qui me plaît avec cette technique, c’est qu’il y a une incertitude quant au résultat, avec le côté un peu magique de l’image qui apparaît petit à petit. J’aime aussi les imperfections de ces photos, leur aspect un peu brut, les bavures de la solution, les bords du papier un peu déchirés. Finalement c’est le contraire d’une photo numérique qu’on cherche à lisser, à rendre parfaite.

Je tâtonne encore un peu pour vraiment fixer la couleur bleue de manière définitive. Mais j’ai pu “rattraper” des photos qui devenaient trop foncées avec l’astuce de l’eau oxygénée, donc je pense que je vais y arriver ! Si vous avez des conseils à donner à la débutante que je suis, n’hésitez pas…

Avez-vous déjà testé la technique du cyanotype ?

Pin It on Pinterest